Movie review originally published on Facebook - YEAR 3 - COMPLETE LISTING
Critique cinéma d'abord publiée sur Facebook - 3ème ANNEE: - LISTE COMPLÈTE
2016 @ The Movies Take 65 "Embrace of the Serpent" (El Abrazo de la Serpiente)This journey on the serpentine timeline of the Amazon river documents how western colonial expansion commodified the New World and its indigenous people. Some might say, what's new? For one, Colombian director Ciro Guerra adopts the perspective of a local shaman, Karamakate, at two different moments of his life - 30 some years apart. The beautiful tracking shots of the river banks reflected on the surface of the water create this uninterrupted link between 1909 and 1940. The two moments seem to exist simultaneously connected by the eternal flow of the great river. Furthermore, the gorgeous mostly black and white photography both reinforces the historical documentary aspect of the piece and its magical elements of visual poetry. Without ever being heavy handed or didactic, the film manages to show the devastating effects of the out-of-control harvesting of natural resources, the Catholic Church gone awry, and the enslavement of the native population. In a pivotal scene, Karamakate destroys a crop of a rare flower known for its psychotropic/magic virtues. To him, the act of cultivating the plant perverts the ritualistic journey that comes with its traditional consumption. This is truly the embryo of the "War on Drugs" where a world of instant gratification has become divorced from nature and obsessed with an artificial destination and not the journey of self-discovery. Rarely a political statement has been brought to the screen with such artistry. Colombia's first Oscar contender was well deserving of this honor. Experienced at Moxie Cinema in theater 2 on May 30 with Susie Koch-Grunberg, Kurtis Schultes & Tatiana Karamakate.
2016 se paie une toile 65ème prise "L'étreinte du serpent" (El Abrazo de la Serpiente - sortie française le 23 Décembre 2015) Ce voyage sur la sinueuse Amazone documente la commodification du Nouveau Monde et de ses autochtones par l'expansion coloniale occidentale. D'aucuns diront, quoi de neuf? D'une part, le réalisateur colombien Ciro Guerra adopte le point de vue d'un shaman local, Karamakate, à deux moments distincts de sa vie à une trentaine d'années d'écart. Les très beaux travellings des rives du fleuve se reflétants sur la surface de l'eau sont un trait d'union entre 1909 et 1940. Les deux moments semblent exister simultanément connectés par le flot éternel de la grande rivière. De plus la superbe image en noir et blanc renforce à la fois l'aspect documentaire et une ambiance magique et poétique. Sans jamais tomber dans le didactisme lourdingue, le film parvient à montrer le désastre causé par l'exploitation aveugle des richesses naturelles, les ravages de l'Église Catholique partie en vrille, et les populations indigènes réduites en esclavage. Dans une scène clé, Karamakate détruit une récolte de fleurs connues pour leurs vertus psychotropes/magiques. Pour lui, l'acte de cultiver une telle plante pervertit le voyage rituel qui accompagne sa consommation traditionnelle. Là se trouve l'embryon du traffic de narcotique moderne où un monde de défonce à la demande s'est coupé de la nature et s'est focalisé sur une destination artificielle ignorant la découverte de soi au gré de la quête. On a rarement vu une position politique portée à l'écran avec une telle élégance. Cette première nomination de la Colombie aux Oscars étaient amplement méritée. Vu Au Moxie Cinema dans la salle 2 le 30 Mai avec Susie Koch-Grunberg, Kurtis Schultes & Tatiana Karamakate.
2016 se paie une toile 65ème prise "L'étreinte du serpent" (El Abrazo de la Serpiente - sortie française le 23 Décembre 2015) Ce voyage sur la sinueuse Amazone documente la commodification du Nouveau Monde et de ses autochtones par l'expansion coloniale occidentale. D'aucuns diront, quoi de neuf? D'une part, le réalisateur colombien Ciro Guerra adopte le point de vue d'un shaman local, Karamakate, à deux moments distincts de sa vie à une trentaine d'années d'écart. Les très beaux travellings des rives du fleuve se reflétants sur la surface de l'eau sont un trait d'union entre 1909 et 1940. Les deux moments semblent exister simultanément connectés par le flot éternel de la grande rivière. De plus la superbe image en noir et blanc renforce à la fois l'aspect documentaire et une ambiance magique et poétique. Sans jamais tomber dans le didactisme lourdingue, le film parvient à montrer le désastre causé par l'exploitation aveugle des richesses naturelles, les ravages de l'Église Catholique partie en vrille, et les populations indigènes réduites en esclavage. Dans une scène clé, Karamakate détruit une récolte de fleurs connues pour leurs vertus psychotropes/magiques. Pour lui, l'acte de cultiver une telle plante pervertit le voyage rituel qui accompagne sa consommation traditionnelle. Là se trouve l'embryon du traffic de narcotique moderne où un monde de défonce à la demande s'est coupé de la nature et s'est focalisé sur une destination artificielle ignorant la découverte de soi au gré de la quête. On a rarement vu une position politique portée à l'écran avec une telle élégance. Cette première nomination de la Colombie aux Oscars étaient amplement méritée. Vu Au Moxie Cinema dans la salle 2 le 30 Mai avec Susie Koch-Grunberg, Kurtis Schultes & Tatiana Karamakate.